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Interview Domminique Bailly, RFI, Culture buissonière, 16/08/2011.
Dominique Bailly est sculpteur. Elle vit et travaille à Paris et en Touraine. Depuis le
milieu des années soixante-dix, son travail témoigne d'une relation
contemplative avec les sites naturels qu'elle a choisis comme lieu de vie (la
forêt bretonne, limousine, le littoral vendéen, les bords de
la Loire).
Sa
démarche artistique qui se fonde essentiellement sur la relation au paysage suit
deux voies : la réalisation de sculptures en atelier et l'intervention directe dans
le paysage.
Dans
l’atelier, elle privilégie la pratique intime du matériau et la recherche sur
la forme.
Tronçons
de chêne, formes elliptiques en hêtre, sphères de séquoia d'un mètre de
diamètre, peuplent sa création. Pour de telles œuvres, elle recourt souvent à
la série. C'est le cas pour les bombes volcaniques « Les larmes de la
terre », pour les « sphères » ou les « lames », dont
elle organise ensuite la présentation sous forme d'installations.
Les unes sont
simplement posées au sol, isolées ou inscrites dans des jeux précis
d'alignement; les autres suspendues sont dispersées suivant le lieu où elle les
expose. L'artiste dispose ses pièces de façon à suggérer un parcours tout en
laissant au regardeur toute latitude de circuler à sa guise.
La
pratique du dessin a toujours accompagné ses recherches sur la forme, dans son
travail de sculpture.
Intervenant
directement sur le milieu naturel, elle crée des architectures végétales, des
événements, des installations qui sculptent l'espace. Dans le passage de
l'atelier au travail direct dans le paysage, elle procède du même principe de
révélation d'une forme, d'un sens, d'une histoire cachés.
L'intervention, qui tient du jardinage et du travail de fouille, met à jour les
éléments les plus significatifs découverts lors du repérage, et tend à exalter
l'esprit du lieu.
Ces
oeuvres en appellent au déplacement du promeneur, à son implication physique,
guide sa découverte progressive du paysage, et l'inclut comme participant dans
le lieu dont il explore les rythmes et la topographie. C'est la notion de «
sculpture promenade » que l'artiste a conçue dans la familiarité des
alignements mégalithiques.
Pour les interventions directement
articulées à un projet architectural, elle cherche à créer une dialectique
entre l’œuvre, le paysage et l’architecture, en prenant en compte le lieu et
son environnement dans leurs dimensions historiques, spatiales et
fonctionnelles. Dans ce contexte l’oeuvre n’est pas « un objet à
voir » mais plus « un espace à vivre », construite pour un site spécifique. Le but est de
créer des espaces et des structures qui ne soient pas seulement formels mais
qui soient capables de susciter une expérience sensible du lieu, requérant un
temps et un espace de réflexion et de déambulation.
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