DOMINIQUE BAILLY

[…] Pour les deux patios, ces références historiques de l’art des jardins entrecroisées avec le concept architectural et le paysage environnant, m’ont conduit à la proposition suivante : un jardin sculpture au langage géométrique, au traitement entièrement minéral où alternent différentes textures et couleurs : un tapis de jardin.
Un des bras de l’Essonne est virtuellement dévié pour ressurgir en rigole canalisée au centre des deux patios, créant ainsi une liaison réelle entre eux et une traversée des espaces dehors-dedans-dehors. Cette rigole centrale, bordée de murets enduits teintés ocre jaune, couronnés de carrelage émaillé bleu nuit, est remplie de petits galets verts. Elle alimente un bassin central, couronné du même carrelage – carré (symbolisant la terre) pour le premier patio, circulaire (symbole du ciel et du temps) pour le second. Au milieu de chaque bassin, surélevé par rapport au niveau du sol, jaillit une plante exotique suggérant aussi un jet d’eau, matérialisée par une sculpture graphique en métal de couleur vert bronze doré. Elle joue avec la palette des couleurs du tapis de jardin et avec le recouvrement précieux du bâtiment ; de nuit, l’éclairage intensifie sa présence par les ombres portées sur le mur doré. Le reste du terrain est divisé en zones rectangulaires par des murets couronnés de briques et des bandes de métal. Chaque zone est remplie de graviers de textures et de couleurs différentes (brun, ocre rouge, jaune, blanc) pour créer un effet de contraste.