[…] Le cheminement depuis le parking vise modestement à faciliter l’accès au dolmen de la « pierre folle » de Saint-Priest-la-Feuille, placé sur une hauteur. Son aspect se transforme en fonction de la nature du territoire parcouru, une prairie, un sous-bois humide, les abords en pente douce du dolmen. Le recours exclusif aux ressources minérales et végétales du paysage creusois - dalles de granit, blocs restaurés de la même pierre bordant un ancien chemin, fougères, bruyères, digitales et autres plantes vivaces, clôture champêtre de châtaigniers - ménage des paliers successifs, et fait office de prologue à la rencontre du visiteur avec le monument mégalithique. Il s’agit ici moins d’une intervention artistique à proprement parler, avec ce que cela suppose d’affirmation de l’œuvre dans une relation dialectique au paysage, que d’un aménagement entièrement dévolu à l’exaltation de l’esprit du lieu. C’est moins une sculpture promenade, qu’une promenade ayant pour but une de ces « sculptures » dont le sens nous demeure inconnu et dont on a vu par ailleurs le rôle fondateur pour l’art de Dominique Bailly. Extrait du texte de Colette Garraud, La nature et son double, 2005. |